dimanche 11 février 2018

Señorito, Barcelone


Pas toujours facile que de trouver des adresses qui proposent une cuisine espagnole d’une autre région à Barcelone et entre autres l’Andalousie. C’est toujours dans le quartier de Sant Antoni que l’on trouvera « Señorito » dans la carrer de Manos non loin du futur marché qui semblerait s’ouvrir au mois de mai.  Une adresse donc quin se veut Andalouse et qui ne propose qu’une cuisine de la région. Un décor à la hauteur avec déjà pour commencer une porte de fer forgé à l’entrée.


Deux salles pour se restaurer et que l’on peut choisir dès la réservation, la première qui s’appelle « Patio de Picoteo » qui rappelle le type de petite cours fleuries que l’on peut trouver là-bas avec sur certains murs les fameuses faïences andalouses ou « azulejos », la seconde appelée « Patio Botas » qui rappellera plus une cave avec ses tonneaux qui ici n’ont qu’un but décoratif et du mobilier classique en bois. Passage donc tout d’abord par cette reconstitution de patio qui se trouve à côté du bar où l’on peut également prendre l’apéritif.



Salle aux murs blanc et azulejos, chaises et tables de fer forgé, quelques pots de géranium en hauteur en guise de décoration. Une première salle peut-être plus adaptée à l’été mais cela reste une question de goût. Dans le prolongement, l’accès donc à la seconde salle Botas avec dans le passage une section de la cuisine où l’on tranche charcuterie et dresse les assiettes.




Les crustacés du jour étant exposés dans une fontaine, réplique de ce que l’on pourrait trouver dans les rues de certaines villes. Coques, couteaux, crevettes, palourdes et mêmes des huitres.


Ce soir le choix s’est plutôt porté sur ce second patio plus dans l’atmosphère de la saison, avec côté un peu plus chaud et intime. Un mobilier classique dont des chaises recouvertes de toile rouge, un grand vaisselier central et de chaque tonneau des répliques de fûts de vins de Jerez. Sur les tables une vaisselle elle aussi classique dans les tons blanc et bleu. Même si le tout est une évidente reconstitution, c’est plutôt assez réussi.





La carte est assez variée avec des sections de charcuteries, fromages, conserves de produits de la mer, mais aussi des tapas, des fruits de mer, fritures, « mollettes » qui sont des sortes de petits sandwichs latino-américains que l’on trouve en Andalousie et Estrémadure, poissons et viandes.

Nous choisirons quelques plats que nous nous partagerons comme par exemple la Porra de Antequera. Une soupe froide de la famille du gazpacho qui est plus épaisse aussi que le salmorejo, qui est préparée avec des tomates, du pain rassis, du poivron vert et rouge, de l’ail et de l’huile d’olive, sans oublier sel et vinaigre. Soupe donc de la région de Antequera dont le nom provient des ustensiles utilisés pour la cuisiner, le mortier et le pilon ou « Porra ». En réalité toute ces soupes se distinguent par les ingrédients, la quantité de chacun de ces derniers et les ajouts au dessus. Sur la Porra, des œufs durs, du jambon type Serrano et ici un peu de ciboulette. Une très belle et onctueuse texture, un assaisonnement parfait avec juste ce qu’il faut de vinaigre.


Que du bonheur en trouvant ici des anémones à l’andalouse. Anémones qui poussent sur les rochers, à quelques centimètres sous l’eau. Elles se préparent comme ici généralement en beignets, frites avec un peu de chapelure et accompagnée d’une mayonnaise aux algues. La qualité du produit est excellente, la sauce d’accompagnement très bien équilibrée, la touche de citron vert râpé amène beaucoup de fraicheur.


La salade de pommes de terre de saison au poulpe est elle plus conventionnelle, pommes de terres moelleuses, sauce bien équilibrée, poulpe tendre, un peu de tomate et poivron vert concassés, ciboulette sur le dessus.


Pour suivre des tripes de Malaga ou l’on dira à l’andalouse, recette hivernale qui diffère des à la madrilène plus connues. Mais en Andalousie, nous trouvons des versions de la recette de tripes dans presque chacune de ses huit provinces. L’ingrédient qui fait la différence dans la recette andalouse est les pois chiches, qui ne sont pas présents dans les tripes de la madrileña. Bonnes mais je dois avouer que j’en ai déjà mangé de plus gourmandes.


Une mention toute particulière poule le Cannelloni à la queue de bœuf accompagné d’une sauce à base de sherry Oloroso Rio Viejo La pate est excellente, la texture de la farce est hachés plus grossièrement qu’à l’habitude mais cela met mieux en évidence la texture de la viande fondante, la sauce béchamel est fine et la touche finale avec le Xeres un ajout vraiment idéal donnant un goût très fin à l’ensemble.


En dessert une excellente Torrija accompagné d’une glace de riz au lait. Ce pain perdu ou plutôt brioche est bien imbibée et moelleuse, la glace est vraiment exceptionnelle même si préparée à l’extérieur par la maison de pâtes et glaces artisanales Sandro Desii, fabriquées selon la tradition italienne. 


Une bouteille de vin rouge, Finca Moncloa 2014. Vin de la région de Cadiz très agréable, intense en bouche et avec du corps.


Une très agréable adresse qui permet de découvrir ou redécouvrir une cuisine d’une autre région d’Espagne. Le lieu est très joliment décoré, la cuisine est fidèle à cette région, les préparations sont soignées, le service adapté.

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