jeudi 14 septembre 2017

Elsa y Fred, Barcelone




Ce n’est pas un coin de Barcelone où j’ai fréquemment l’habitude de me rendre pour manger mais me trouvant ce soir-là dans le coin, pourquoi ne pas essayer d’aller chez « Elsa Y Fred » ? Un gastrobar non loin de l’Arc de Triomphe et au nord du Born qui propose des petits plats inspirés par l’Espagne mais aussi le pourtour méditerranéen. Ouvert toute la journée, vous y pourrez consommer du petit déjeuner au dîner. Même des brunchs le dimanche pour les amateurs. Immédiatement on constatera que le lieu a mis beaucoup d’effort pour sa décoration et cela commence même à l’extérieure avec des plantes vertes qui amènent un petit côté exotique à l’endroit, les stores et structures métalliques des portes-fenêtres noires. La calligraphie du nom de l’établissement est d’un style art-déco ce qui laisse présager un décor intérieur style année 20 mais on sera plutôt dans les années 50.


A noter que « Elsa Y Fred » ne sont pas les noms des patrons mais celui d’un drame et film d’amour du réalisateur argentin Marcos Carnevale datant de 2005. Les propriétaires, Camila et Sofía Matarazzo étant d’origine argentine.

Et effectivement l’intérieur tient ses promesses. Des fenêtres ouvertes sur l’extérieur, une ambiance très animée, une décoration très conviviale un peu comme si l’on se trouvait chez des particuliers. Ce qui est particulier c’est la variété de types de tables. Certaines conventionnelles, d’autres communautaires et même deux avec des fauteuils face à une cheminée. Sur les murs, de grandes horloges, d’anciennes photographies, diverses lumières plutôt tamisées avec ce particulier lustre de boules lumineuses.




Certes l’endroit est branché et est plutôt fréquenté par une clientèle bobo mais il y a beaucoup de réussite dans ce concept qui nous fait un peu voyager entre probablement Paris et New-York. Certains mangent même au bar qui juxtapose la cuisine vitrée. Comptoir lui aussi agréablement agencé et sur lequel nous trouverons une belle gerbe de fleurs, ce qui est assez rare à Barcelone.




Comme dans la plupart des endroits, on se partage de préférence les assiettes quoi que l’on y trouve deux types de cuisines un peu distinctes. Des sandwichs, certains réalisés avec du pain de coca, des burgers plutôt travaillés et une série de tapas selon moi bien plus intéressants, certains modernes et parfois avec des influences méditerranéennes ou catalanes. Tout semble être très frais et réalisé avec des produits de saison.


Autre observation, le service est exclusivement féminin, habillé de noir, souriant, très agréable et même drôle, ce qui ne gâche pas au plaisir.

Leur salmorejo avec des œufs durs et du jambon ibérique est parfaitement cuisiné, avec une bonne texture. Certes classique mais pas toujours aussi bon qu’ici. J’apprécierai le complément de tranches d’aubergines frites et légères.


Très étonné par autant de justesse avec ce carpaccio de betterave jaune avec sa burrata fumée, un peu d’orange et de mizuna. On trouvera aussi de jeunes pousses de betteraves ainsi que de la betterave chioggia croquante.



Ici les patatas bravas sont plutôt très bonnes car la pomme de terre est de qualité, coupée en quartier au lieu de morceau, l’aïoli de qualité et la sauce pimentée bien dosée et séparée, ce que je préfère.


Très surprenante assiette que le maquereau rôti à la sauce ponzu, émulsion de jalapeno, d’avocat et d’oignon créole. Certes les saveurs sont très puissantes, le poisson plus sur le côté grillé au chalumeau mais encore cru, la sauce assez salée. Cela peut plaire ou non, j’ai apprécié l’idée d’associer ces saveurs puissantes.


Plus classique mais très bon et très frais calamars grillés accompagnés de minilégumes et vinaigrette au yuzu.


Le filet de porc Duroc à l’orange, sauce teriyaki et piments Pedron est excellent, tendre, la sauce pas trop puissante. Le tout accompagné de quelques jeunes pousses.


En dessert une pavlova de fruits rouges, glace betterave et tuile de chocolat blanc. L'extérieur d’une pavlova doit être croustillant et son intérieur moelleux, ce qui est le cas. Elle est traditionnellement décorée de crème fouettée et de fruits sucrés et/ou acides : fraise et kiwi, maracuja et banane, ou fruits rouges et lamelles de pêches. Ici avec ce délicieux et original sorbet. Ce dessert fut inventé dans les années vingt en l’honneur de la danseuse étoile russe Anna Pavlova.


Une bouteille de vin blanc Castillo Monjardin 2015, un chardonnay de Navarre aux pieds des Pyrénées, un vin mûr et équilibré.


Un repas vraiment très apprécié dans un cadre soigné, assez différent de la plupart des endroits. Une cuisine qui oscille entre la classique, le contemporain et l’ajout d’ingrédients asiatiques à la mode. On appréciera aussi l’ambiance et le côté très convivial de l’établissement.

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