lundi 18 septembre 2017

Can Bigotis, Barcelone




C’est parce que je me rendais dans le quartier de Poblenou que je me suis rendu dans cet établissement probablement seulement connu par les locaux.  Une fois le quartier industriel de Barcelone et aujourd'hui l'un des plus émergents de la ville, où les hôtels, les ateliers d'artistes, les studios de créateurs et avec une offre culinaire qui commence à s’enrichir.  Pas forcément la rue la plus intéressante de ce très agréable quartier car ni su la Rambla en ni en bord de mer, mais il faut savoir. C’est encore moins la devanture qui vous attirera qui n’a rien de vraiment très tape à l’œil. Pourtant c’est dans ce restaurant de quartier que vous trouverez un épatant chef.


Vous trouverez une cuisine créative a des tarifs abordables mais ce n’est pas la raison principale de ma visite mais celle de découvrir la cuisine de Beto Pedrós et son partenaire Christian Pujades. La simplicité d’un bistrot, le modernisme culinaire, une proposition gourmande de grande qualité, voilà le leitmotiv de cet établissement. Le chef Beto n’est pas un cuisinier qui s’est improvisé comme gardien de fourneaux mais a fréquenté un certain nombre d’écoles et de tables prestigieuses comme « El Bulli », le « El Bodegón Alejandro » de Martín Berasategui à l’époque, l’école « Hofmann », le « El Racó d'en Freixa » devenu « Freixa Tradicio », le « Santa Maria » de Paco Guzmán et même la pâtisserie « Escribà » pour n’en citer que quelques-uns. Un parcours riche en expériences qui se solda par l’ouverture de ce « Can Bigotis » dans la carrer de Badajoz qui signifie je crois quelque chose comme « aux moustaches ».

Une salle simplement avec une série de tables et chaises, un comptoir en bois et voilà. Décoration minimale, qui lance un message qui consiste à dire que l’on vient avant tout ici pour manger. Une clientèle de probables habitués, des ouvriers ou même des hipsters avec leur barbes bien taillées, des familles Poblenou venus partager de la nourriture et la bonne ambiance de cet établissement.




La carte est des plus surprenantes car il ne s’agit en aucun cas de simples tapas ou petits plats que l’on trouve un peu partout ailleurs mais d’une vraie cuisine bistronomique a vrais dire assez inattendue si l’on ne connait pas le cursus de Beto, une cuisine de marché et d’auteur. Mais aussi si on le souhaite,  une cuisine catalane avec un clin d'œil rapide à la fusion asiatique A savoir que chaque jour est proposé un très attirant menu à 13 euros sur leur site.

Nous démarrerons par l’un des plats qui a fait la renommée de la maison, le « Crujihuevo » avec sa mousse de cèpes, son foie poêlé sur une crème de pomme de terre. Il s’agit d’œuf poché mais entouré d’une panure croustillante, moelleux à l’intérieur. Une inspiration peut-être un peu française mais c’est d’une grande gourmandise.


Très belle trouvaille que ce poulpe grillé et fumés sur un houmous et piment rouge fumé. Une réinterprétation du poulpe à la galicienne mais avec un support différent que de la pomme de terre. C’est astucieux et tout aussi gourmand.


Un peu plus classique, les aubergines croustillantes avec du miel, de l’origan, des tomates confites et un mascarpone à la truffe. Recette espagnole avec des aubergines pas grasses et ces ajouts plutôt heureux et méditerranéens.


Certes il y aurait peut-être plus original comme plat principal mais comme le chef semble également être spécialisé en riz et que ce n’est pas évident d’en trouver un bon à Barcelone, nous nous somme laissés tenter par un dont l’énoncé était des plus attirant. Le riz aux oursins et « txangurro » avec des tomates séchées et des pignons. Première fois que je vois une telle proposition et je peux vous garantir que le bouillon à base de ces oursins fût une grande révélation. Un goût iodé mais très onctueux, un riz cuit à la perfection avec ce bouillon dans lequel a dû cuire d’autres éléments marins tels que cette araignée de mer. Tomates qui amèneront une touche puissante additionnel et le pignon un peu de croquant. Probablement mon meilleur riz à Barcelone.


Pas de dessert mais une bouteille de Cava Rimarts Gran Reserva 40 de haut vol avec une couleur or brillant. Des bulles très fines et persistantes, un finition longue et agréable.


Un établissement qui fonctionne très bien et d’après ce que j’ai compris ils ont commencé une extension des locaux et prévoient un « food-truck ». Beaucoup d'idées, de très belles et gourmandes assiettes, de la précision au niveau des saveurs, une très belle et abordable adresse à Poblenou.

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