lundi 12 décembre 2016

Palo Cortao, Barcelone


Quel superbe endroit que ce « Palo Cortao » situé dans le haut d’une rue du Poble Sec. Une table barcelonaise presque bien cachée avec le nom simplement mentionné sur l’encadrement noire des fenêtres.


Un intérieur un peu en longueur, assez ressemblant à un loft avec en entrée un long comptoir. Parois de tôle ondulée, anciennes poutres de la structure initiale, carrelage typique de Barcelone mais moderne, murs de briques peintes en blanche.




A l’une des extrémités de ce bar, un coin où l’on débite le jambon et dresse des assiettes ou encore ouvre les bouteilles. Un lieu décoré de manière très contemporaine où l’on se sent immédiatement bien.



Une réservation pour 23 :00, seul moment où une table est disponible, ce qui n’est pas un handicap lorsque l’on vit à la mode espagnole. Ce qui est tout de suite apparent c’est qu’ici on aime sourire et faire plaisir aux clients. Un service jeune et efficace, de la gentillesse tout plein, quelque chose de grandement apprécié.

La carte propose une très belle sélection de tapas la plupart du temps revisités mais aussi quelques classiques. Des charcuteries et fromages, des entrées, ensuite des plats principaux et dessert. Ces plats à partager souvent sont légèrement influencés par l’Asie mais il y a également quelques intéressantes assiettes catalanes. Ce qui est fort agréable c’est aussi de pouvoir choisir ces plats soit en portions entières ou demi.

En attendant d’être servi après notre commande, nous voici amené d’excellentes olives qui ont la particularité d’être très verte mais aussi légèrement fumées. Premier signe que l’on propose ici des ingrédients de qualité.


Une suggestion du jour qui ne figure pas sur le menu, des coques a la mousse de bloody mary. Coquillages bien charnus et de première fraicheur avec un coulis de tomates légèrement parfumé à la vodka. C’est excellent et il y a juste ce qu’il faut de sauce pour ne pas noyer le crustacé dans trop de liquide.


Une grande découverte et merveille que ces aubergines frites avec miel de canne et miso. L’aubergine est croustillante à l’extérieure, fondante à l’intérieur, encore blanche. Pas de trace de graisse comme c’est souvent le cas avec ce légume. En discutant avec le serveur, il nous indique que celles-ci ont marinés dans la bière une demi-heure, puis enrobées de farine avant de les jeter dans la friture, ce qui explique que le légume ne s’imprègne pas d’huile. En suite la sauce sur le dessus a un côté un peu asiatique avec ces ingrédients et les deux types de sésames noirs et blancs.


Très jolie ardoise que ce tataki de thon en tempura avec sauce teriyaki et « ajoblanco ». Le thon est encore cru, entouré tout d’abord d’une feuille de nori, ensuite la pâte très croustillante chaude. En dessous les deux sauces dans lesquelles on trempe les morceaux de poisson. Une jolie composition entre Espagne et Japon.



Des calamars grillés, lard à la braise et parmentier de truffes. Calamars moelleux déposés sur des morceaux de lard parfumés et entouré de cette crème de pommes de terre légèrement parfumée à la truffe. C’est à nouveau très réussi et gourmand.


Impressionnante et originale paella au canard et à l’anguille. Le riz est cuit à la perfection, la sauce onctueuse et avec une saveur intense de produits de la mer. Associer canard et anguille reste surprenant mais est absolument savoureux.



Et dernier plat avec le pavé d’espadon avec crème de coquillages. Joliment présenté le poisson découpé en cube, snacké quelques instants, quelques œufs de poisson sur le dessus, la sauce en dessous. Cuisson maitrisée et à nouveau excellent.


Un dessert absolument mémorable et sans aucun doute la meilleure glace de l’année avec le parfum céleri mélangé au citron vert. L’association est prodigieuse, l’équilibre entre goût parfait et le tout pas trop sucré.


Pour commencer ce repas un agréable Cava rosé Vilarnau à base des cépages pinot noir et trepat. Un très bon cava aux arômes de fraises.


Suivi d’un Priorat Ritme 2014 qui est un assemblage de Grenache et Carignan de vieilles vignes âgées entre 20 et 80 ans plantées sur des sols d'ardoise. Un vin qui passe 10 mois en fûts de chêne français qui ne sera ni filtrée ni apuré avant l'embouteillage.


Une fantastique adresse que ce « Palo Cortao » qui est dès à présent l’une de mes tables préférées de la ville. Tout est magnifiquement préparé, l’ambiance festive et le service parfait.

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