dimanche 30 octobre 2016

Atoboy, New York




« Jungsik » est une table qui offre une cuisine coréenne moderne et innovante. Certains appelleraient même cela du « Fusion coréen », table gastronomique qui existe dans deux endroits, Séoul et New York et qui a deux macarons au Michelin. « Atoboy » est ce que l’on pourrait qualifier de « spin of » puisqu’il s’agit du chef Junghyun Park qui fut chef de cuisine de l’établissement de New York. On y sert d’une manière « banchan », c’est-à-dire la version coréenne des tapas.

Ouvert fin juillet de cette année, c’est la table dont tout le monde parle en ce moment. Le concept en tout cas architectural et design peut en surprendre plus d’un car je ne me rappelle pas d’avoir été au préalable dans un endroit de ce genre. Cela peut plaire ou fortement déplaire et dans tous les cas cela surprendra plus d’un. L’entrée est l’une des plus minimaliste qu’il m’est été donné de voir. A peine une enseigne indiquant le lieu, on aurait presque l’impression de s’être trompé lorsque l’on arrive à l’adresse. Serait-ce l’entrée du personnel ? Eh bien pas du tout. Mur de béton, porte de bois étroit, presque impossible de voir l’intérieur.


L’intérieur reste dans cet esprit très minimaliste. De là à dire que l’on se trouve dans un garage, un bâtiment désaffecté, un espace en cours de transformation, on en est pas loin. Espace assez froid, murs de béton laissés à l’état brut, tables alignées comme dans un réfectoire ou comme dans une prison, éclairages proches de néons. Il fallait vraiment oser et dans l’ensemble c’est plutôt assez réussi mais peut dérouter plus d’une personne. La porte d’entrée donne directement sur cette salle en longueur avec un coin un peu asiatique à l’entrée mais toujours aussi minimaliste qui sert de bar.





Au fond, la cuisine, un bar et sur ces murs « abimés », une ou deux affiches de l’établissement. Public plutôt assez jeune, ambiance assez décontractée et service attentionné.




Sur les tables un simple alignement de baguettes et de fourchettes dans un pot métallique avec des serviettes de papier. Impossible de faire plus épuré.


Une fois assis on me présentera une carte avec un menu à prime abord très raisonnablement tarifé à 36 USD avec trois plats au choix et un supplément de 2 USD pour un riz autre que nature. Il semblerait que ces petits plats changent fréquemment. Si le prix semble correct, je vous préviens que vous ne sortirez pas de la repu car les portions furent vraiment petites. Difficile de faire son choix car il n’est pas vraiment facile de s’imaginer ce que sera le résultat. Ce n’est ni « du coréen », ni « du français », mais quelque chose à première vue entre les deux. Exercice de style selon moi très périlleux. Des ingrédients des deux nations sont annoncés pour chaque plat.

Petite entrée en matière offerte avec un chips à base d’algue. C’est plaisant sans plus.


Une entrée qui est un tartare de bœuf, huitre, pomme de terre. C’est esthétique, la viande est découpée en fines lamelles, pas sûr de pouvoir identifier où se trouve l’huitre, un peu de friture de julienne de pommes de terre frites sur le côté et une pointe mayonnaise au wasabi. C’est un plat rafraichissant, à nouveau plaisant mais pas non plus renversant.


Un tout petit bol est amené qui est une sorte de kimchi mais semblerait-il avec du navet ou du radis. Difficile d’identifier car le piment l’emporte sur le goût du légume.


Du vrais kimchi lui tout à fait excellent.


Second plat, des topinambours, pleurote, truffe, et orange. Selon moi le plat le plus aboutit mais qui finalement ne me rappelle en rien la corée. Tout est équilibré en bouche, les saveurs sont précises, un peu douces, la truffe est difficile à trouver, mais cela reste une belle assiette dans un registre assez gastronomique.


Er en plat principal, du travers de bœuf, foie gras, gingembre, ail. Pas sûr de vraiment comprendre ce plat car a priori le foie gras est dans la sauce mais d’après ce que j’ai pu comprendre, c’est une adaptation du « Galbijjim », un plat coréen qui consiste à braiser du bœuf (« short rib » travers de bœuf), avec un mélange de sauce soja, huile de sésame, ail, poivre et autres ingrédients. Ici comme le dit l’énoncé préparé avec du foie gras. Certains peuvent s’extasier là-dessus par snobisme, personnellement j’ai trouvé un ragoût de viande dans une sauce un peu grasse sans trop de saveur. Pour sur un européen ne sera pas réellement impressionné.


Le riz aux algues qui est servi moyennant un supplément, lui est très original et vraiment très bon.


Certes tout le monde semble être en extase sur ce concept de restaurant mais cela me semble être un phénomène de mode. Peut-être que certains s’imaginent manger la cuisine de deux étoiles à moindre frais ? D’autres admirent le côté minimaliste avant de se préoccuper de son assiette ? Ou alors « il faut dire qu’on y est allé » pour paraitre « branché » ? Ce n’est pas que ce n’est pas bon mais il y a un mélange d’un peu tout sans trop de cohérence, les plats sont corrects mais ne me laisseront pas de grands souvenirs, les portions sont minimales et l’on ressort en ayant faim même si l’on n’est pas un gros mangeur.

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