vendredi 11 mai 2012

Chez Hugon, Lyon


Un de mes « amis » grand épicurien, complètement obsédé par la nourriture, quand même il faut le relever ancien chroniqueur du GM, a qui j’eu posé la question « si tu devais choisir UN bouchon à Lyon…lequel me recommanderais-tu ? », me répondit… « sans aucun doute…Hugon.. ». Cette question à priori anodine ne l’était pas tant que cela…Souhaitant trouver quelque chose de bon, de mémorable tant par la cuisine que par l’atmosphère, je ne pouvais que me référer aux habitués locaux qui ne m’auraient pas conseillé un « bouchon à touristes », ce qui peu être parfois le cas.


Hugon est ici une institution, 100% plats roboratifs… donc si vous n’aimez pas cela, cela va être un moment ô difficile...quoi que ! Une adresse pleine de tradition culinaire lyonnaise où l’on va retrouver de grands classiques comme l’andouillette, les tabliers de sapeur, les quenelles, le saucisson chaud, la cervelle de canut, la tarte aux pralines, et j’en passe…

En franchissant la porte on se sent tout d’un coup arrivé dans « le bistrot de copains, d’habitués »...Premier coup d’œil, c’est sans chichis, nappes à carreaux, comptoir avec bouteilles apparentes, banquettes et vraies chaises de bistrot…Je suis complètement emballé par l’authenticité.






Arlette la patronne navigue avec son tablier blanc entre les tables, son mari est au bar et cela trinque ! C’est déjà bon signe ! Ici on prend son temps, pas un service aux petits soins mais ce n’est finalement pas si important pour autant que l’on y mange bien ! Peut-être une trentaine de couverts, nous sommes presque serrés et l’on doit aimer cela ! Convivialité et bonne humeur sont de rigueur et l’on se demande mais combien de temps aurons-nous encore ce genre d’établissements qui n’ont pas changés depuis plusieurs décennies ? Aurons-nous encore des « bouchons » comme celui-ci dans dix ans ? Vingt ans ? Pas sur… Le modèle de restauration ayant tellement changé ces dernières années que j’ai un peu de la peine à m’imaginer « qu’un Hugon » puisse ouvrir aujourd’hui… Précipitez-vous dans ce type d’établissements car ils sont probablement en voie de disparition.

La carte ? C’est simple…un menu écrit à la main à 24 Euros 50 avec quelques plats où l’on doit rajouter 2 euros. Une demi-douzaine d’entrées, idem pour les plats principaux et desserts. Après avoir pris en apéritif des communards, j’ai pris en entrée d’excellentes lentilles tièdes au saucisson. Un plat simple certes, mais faut-il encore réussir la cuisson de ces lentilles comme ici, c'est-à-dire légèrement al dente et surtout le saucisson..une merveille. Pas gras, une magnifique texture en bouche.


D’autres ont pris la terrine maison, à nouveau très bonne, pas sèche…


Et un excellent jambon persillé avec un pain sentant bon le feu de bois.


Comme plats principaux j’ai pris l’andouillette moutarde. Si il y a bien un plat un peu spécial, c’est bien celui-ci car beaucoup de personnes reprochent son odeur et sa texture. Je peux vous garantir que celle-ci était parfaite, ne sentait pas ce coté un peu désagréable que l’on trouve dans certains établissements. La sauce moutarde sans être légère était onctueuse, comme il se doit..


D’autres convives semblèrent être ravis avec leur boudin aux pommes, quenelle de brochet et langue de veau recouverte d’une belle sauce crème. On sait que l’on va ressortir de la avec quelques grammes en plus…mais bon…




Pour accompagner tout d’abord un flacon de Morgon de Lapierre qui ne nous a pas laissé un sourire mémorable, peut-être trop jeune et trop tiède, suivi d’un Saint Joseph de chez Guigal, vin tout à fait plaisant.

En dessert en ce qui me concerne une magnifique cervelle de canut bien aillée,


de la tarte aux pralines pour une autre personne,


des poires au vin,


et une tarte tatin crème fraîche. Nous sommes ravis.


Et c’est en milieu de soirée qu’arrivent on ne sait pas trop d’où un couple de musiciens d’une certaine séniorité qui avec leur guitare et entament des chansons de Brassens, Gréco, Luis Mariano, Piaf… Les clients sont ravis, certains chantent, nous ne savons plus si nous sommes réellement en 2012…Pendant ce temps Monsieur Hugon continue a manger à une table de client et lève le coude entre deux chansons...J’ai adoré cela.



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